Tout savoir sur les aventures de Sherlock Holmes

Provenance : www.jeremy-brett.fr
Un plan du meublé de Baker Street, par les studios de la Granada

The Strand Magazine

À la fin de mars 1891, les Doyle revinrent de Vienne et Paris, sans être fixés sur leur avenir. Son intention était de trouver sa place auprès des dirigeants de l’empire médical de la capitale. Il voulait leur louer ses services comme oculiste.


Établit dans un deux-pièces au 23 Montague Place, attenant au British Museum, le dr Doyle trouva rapidement un cabinet, avec une salle d’attente à partager au 2 Devonshire Place.


Heureusement pour la survie de Sherlock Holmes, les cinq ou six heures que passait son créateur à son cabinet n’étaient perturbées par personne. Aucun coup de sonnette ne vint le troubler alors qu’il remplissait des pages et des pages.


Un nouveau magazine fit son apparition dans les kiosques d’Angleterre. Il coûtait six pence, mais en valait, prétendait-on, un shilling. Il imitait le style élégant des magazines américains tels Harper’s, ou The Century. Il s’appelait The Strand Magazine.


Le Strand, dont la politique était de présenter dans chaque numéro des textes complets, offrait de bons débouchés à quelqu’un dont l’écriture était rapide et dont les carnets de notes étaient noircis d’idées nouvelles.

 

Cependant, Doyle voyait plus grand et il trouva un compromis novateur :

« Un fait m’avait frappé : si un personnage singulier, repris dans une série, réussit à captiver l’attention du lecteur, vous réussirez à lier ce lecteur à ce magazine particulier. D’autre part, je me suis longtemps dit qu’un feuilleton ordinaire était plus une entrave qu’une aide pour un magazine. En effet, tôt ou tard, le lecteur manque un numéro et perd donc tout intérêt pour les suivants. Un compromis idéal m’apparut : un personnage repris d’un numéro à l’autre, mais dans des épisodes complets à chaque fois pour que l’acheteur puisse être sûr de lire son magazine du début à la fin. Je crois avoir été le premier à comprendre cela et The Strand Magazine fut le premier à le mettre en pratique. À la recherche de mon personnage central, je sentis que Sherlock Holmes, déjà utilisé par moi dans deux opuscules, pourrait être introduit facilement dans une succession de nouvelles. Je me mis au travail dans mes longues heures d’attente dans mon cabinet. »

 

Le vendredi 3 avril 1891, il écrivait dans son agenda : « Envoyé Un scandale en Bohême à A.P Watt. » Une semaine plus tard, il notait : « Terminé Une affaire d’identité ».

 

à suivre...