Sherlock Holmes : Peter Cushing
Doctor Watson : André Morell
Sir Henry : Christopher Lee
Cecile : Marla Landi
Sir Hugo : David Oxley
Doctor Mortimer : Francis De Wolff
Bishop : Miles Malleson
Stapleton : Ewen Solon
Barrymore: John Le Mesurier
Mrs. Barrymore: Helen Goss
Le tournage s'est déroulé de septembre à octobre 1958 aux studios Bray, ainsi qu'à Chobham Common et Frensham Ponds, dans le comté de Surrey.
C'est le premier long métrage mettant en scène les aventures de Sherlock Holmes à être filmé en couleur. Le Chien des Baskerville est aussi le premier film de l'acteur Michael Hawkins.
La Hammer avait initialement prévu de créer une nouvelle franchise de plusieurs films avec Peter Cushing dans le rôle du célèbre détective, mais les fans de la compagnie n'acceptèrent pas l'absence de monstres et l'idée fut abandonnée.
Quelques années plus tard, le réalisateur Terence Fisher dirigea une nouvelle aventure du détective Sherlock Holmes, cette fois-ci interprété par Christopher Lee, dans Sherlock Holmes et le collier de la mort (1962). Quant à Peter Cushing, il reprendra son personnage dans la série télévisée britannique Sherlock Holmes (1965), ainsi que dans le téléfilm Les Masques de la mort (1984).
Résumé : Dernier descendant de la maison Baskerville, Sir Henry hérite d'un manoir dans une sauvage lande anglaise. Manoir qui vient de
lui être légué par son oncle Charles, mort mystérieusement dans la lande, avec une expression de terreur figée sur le visage. C'est que les Baskerville sont apparemment victimes d'une
malédiction, depuis que de nombreuses décennies auparavant, le détraqué Hugo Baskerville fut retrouvé mort après avoir lui-même pourchassé une paysanne lui ayant échappé. La cause de sa mort, et
de celle de ses descendants, dit la légende, n'est rien d'autre qu'un chien venu des enfers.
Sherlock Holmes et le docteur Watson sont dépêchés sur place pour résoudre le mystère et protéger la vie de sir Henry.
Avis : S'aventurant sur les chemins du film policier, et pas des moindres puisqu'il s'agit d'une des plus célèbres aventures du Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan Doyle, et par ailleurs la première aventure du détective à être transposée à l'écran en couleurs, la Hammer Films se devait de rassembler sa dream team : Terence Fisher à la réalisation, et le tandem Peter Cushing / Christopher Lee au casting.
Chose faite, pour un film qui, s’il appartient au genre policier, flirte néanmoins avec brio avec le genre fantastique.
Non seulement de par l'intrigue même et la légende du Chien des Baskerville, mais aussi et surtout par une photographie et des décors véritablement superbes.
Tout d'abord l'intérieur du manoir, aux éclairages gothiques à la fois sombres et chaleureux, mais surtout l'extérieur, et la magnifique lande labyrinthique, se profilant jusqu'à l'horizon, avec pour seul obstacle à l'œil la présence de ruines antiques pleines de secrets, sont à tomber. C'est bien simple : le film ressemble à une peinture. Dans ce cadre, et avec des acteurs pareils, ne pouvait naître qu'un bon film.
Le personnage de Christopher Lee, finalement assez en retrait, ne permet pas à l'acteur d'utiliser pleinement son potentiel.
En revanche, Peter Cushing incarne avec une conviction totale un Sherlock Holmes tout bonnement parfait. Fin, extrêmement méthodique, observateur, il est extrêmement exigeant envers lui-même mais aussi envers son collègue le docteur Holmes.
Nigel Stock est un bon Watson, en tout cas pas la "cruche" incarnée par Nigel Bruce dans la série des Sherlock Holmes avec Basil Rathbone.
On sera également surpris de voir le personnage de Holmes être franchement désagréable avec son entourage, mais sans jamais que cela ne soit gratuit : les attitudes de Holmes sont bien souvent à considérer en fonction des réactions de ses interlocuteurs, de la manière dont ceux-ci réagiront, qui peut être un indice concernant l'enquête en cours.
Une enquête d'ailleurs plutôt riche en événements, puisque tous les personnages qui nous sont présentés dans le film seront d'une manière ou d'une autre liés aux événements qui se sont ou qui vont se dérouler. Du couple de serviteurs au prêtre entomologiste, du médecin de sir Henry au voisin paysan, de la fille de ce dernier à l'évadé de prison qui parcourt la lande, aucun ne sera véritablement désigné ni innocenté. Tous apparaîtront tour à tour suspects, dans un jeu de fausses pistes cachant parfois des événements non reliés directement à la légende du chien des Baskerville.
Jusqu'à en tout cas un final qui constitue clairement le point faible du film. Difficile d'en parler sans trop en révéler, mais en tout cas cette résolution n'est clairement pas à la hauteur de ce qui a précédé.
Une demie heure en plus aurait été la bienvenue, tant elle aurait peut-être permis d'éviter une fin si abrupte et mal foutue, sans compter qu'elle aurait permis de profiter davantage d'un film mi-policier mi-fantastique véritablement excellent...
D'autant plus que Le Chien des Baskerville, prévu pour être le premier d'une série de films consacrés à Sherlock Holmes, ne connut pas le succès, le public de l'époque réclamant un retour au fantastique pur jus.
Vraiment dommage, même si dans l'univers de Conan Doyle et de son détective, l'histoire du Chien des Baskerville se révèle la plus proche du genre fantastique, donc a priori la plus apte à être adaptée par la Hammer.
Note : 8/10