Peter Cushing est un acteur britannique, né le 26 mai 1913 à Kenley, dans le comté de Surrey, et décédé le 11 août 1994 à Canturbery au Royaume-Uni. C'est lui que l'on retrouve dans le film de Terence Fisher : "Le chien des Baskerville" où il joue le rôle de Sherlock Holmes.
Né Peter Welton Cushing le 26 mai 1913 dans le Surrey, en Angleterre, Peter Cushing fut élevé en partie dans le Surrey et en partie à Dulwich, dans la banlieue sud de Londres, avec son frère David et ses parents Nellie Marie et George Edward. Une famille stable, avec un père travaillant dans le domaine de la construction de bâtiments.
Très tôt attiré par les métiers du spectacle, grâce à une tante comédienne, il fit des études plutôt portées sur l'art, le théâtre, et le dessin. Dans les années 30, il intensifia ses activités théâtrales au sein d'une troupe locale, qui l'amena jusqu'à Londres, où il suivit les cours de la Guildhall School of Music and Drama, qui lui permit de devenir un acteur de théâtre assez renommé. Tellement renommé, en fait, qu'en 1939 il prit la direction d'Hollywood.
Ayant fait sa formation d'acteur de théâtre en Angleterre, il débuta d'abord en tant que doublure, puis en tant que figurant, à Hollywood, jusqu'en 1942.
Son premier film date de cette année-là, et il s'agit de « L'Homme au masque de fer », par James Whale, le réalisateur de ces deux chefs-d’œuvre que sont « Frankenstein » et « La Fiancée de Frankenstein », les deux classiques de la Universal.
Entre 1939 et 1942, il tourna neuf autres films à Hollywood, dont « A Chump at Oxford », en 1940, avec Laurel et Hardy, ainsi que trois films où il ne fut pas crédité.
Bien sûr, il ne tint jamais le haut de l'affiche, mais il se fit tout de même quelque peu remarquer, non seulement pour ses qualités d'acteur, mais également pour sa grande intégrité et sa non moins grande intelligence.
Cependant, il décida de rentrer au pays, pour l'effort de guerre, après une apparition à Broadway, sur le chemin du retour.
Il fut recalé à l'armée, mais il put intégrer l'Entertainment National Services Association, qui s'occupait de donner des spectacles pour les soldats.
C'est aussi avec ces spectacles qu'il put rencontrer l'actrice Helen Beck, qu'il épousa en 1943.
Après la guerre, il donna quelques spectacles à West End et se remit à faire des films, sur place, en Angleterre.
En 1948 il revint ainsi au cinéma, pour Hamlet, en compagnie de Laurence Olivier (également réalisateur du film), dans lequel apparut aussi un autre acteur qui deviendra connu : Christopher Lee, que Cushing retrouvera en 1952 pour « Moulin Rouge » de John Huston ainsi que dans « Vivre un grand amour », réalisé par Edward Dmytryk en 1955.
Cela dit, Cushing n'était toujours pas une tête d'affiche, loin de là.
Il se consacra, pendant la première partie des années 50, à la télévision, où il acquit une grande réputation.
Notons à titre d'exemple son rôle de Winston dans une adaptation du 1984 d'Orwell, en 1954, en compagnie de Donald Pleasance. Sa nouvelle notoriété lui permit de s'imposer davantage au cinéma à partir de 1956.
En 1957, Peter Cushing fut embauché pour « The Curse of Frankenstein », un film produit par la Hammer Films, dans lequel on retrouve également Christopher Lee et Hazel Court, plus Terence Fisher en tant que réalisateur. C'est bien entendu avec ce film que l'on peut dire que la carrière de Cushing (et des autres noms que je viens de citer) explosa.
En 1958 il tourna ainsi « Le Cauchemar de Dracula », toujours pour le compte de la Hammer, toujours sous la direction de Terence Fisher et en compagnie de Christopher Lee...
Ce fut le début d'une fameuse collaboration, dont les nombreux films (Cushing a par exemple tourné quatorze films sous la direction de Fisher) marquèrent à jamais l'histoire du cinéma d'horreur, l'esprit des fans et des futurs réalisateurs (Tim Burton, entre autres...).
Cushing incarnait à la perfection les rôles de personnages torturés, souvent du côté du Bien : Van Helsing, le baron Victor Frankenstein (dont il détient le record d'interprétation, avec au moins cinq films sous la direction de Fisher), Sherlock Holmes...
Souvent opposé à Christopher Lee, son éternel ennemi à l'écran (les deux hommes tournèrent plus de vingt films ensemble dirigé par tous les grands metteurs en scène de la Hammer films : Terence Fisher, John Gilling, Freddie Francis…).
Cushing était un spécialiste des films fantastiques, jouant notamment les rôles du baron Frankenstein à six reprises entre 1957 et 1973 (cinq fois sous la direction de Terence Fisher et une fois sous la direction de Freddie Francis) ou de Van Helsing dans les « Dracula ».
Jusqu'au milieu des 70's, Cushing contribua ainsi à établir l'âge d'or du cinéma fantastique anglais, tant au sein de la Hammer que d'autres compagnies, la Amicus (grand rivale de la Hammer) incluse.
Il participa aussi le temps d'un épisode à la série Chapeau melon et bottes de cuir, où il apporta son flegme légendaire.
Comme je le notais plus haut, il sera également l'interprète de Sherlock Holmes dans « Le Chien des Baskerville » en 1959 de Terence Fisher, aux côtés de Christopher Lee (un autre Sherlock Holmes dans un autre film).
Cependant, le décès de sa femme en 1971 lui laissa une trace dont il ne guérit jamais tout à fait.
Les cinq dernières années des années 70 virent son activité ralentir, avec des productions de qualité moindre que ce que proposait la Hammer habituellement.
Peter Cushing interprète aussi la Grand Moff Tarkin dans « Un nouvel espoir » (Star Wars épisode IV) de George Lucas, il est le seul acteur connu avec Alec Guinness dans le casting du film, qui rencontrera contre toute attente un immense succès.
En 1978, notons une petite erreur de parcours, puisque Cushing refusa d'interpréter le rôle du Docteur Loomis dans le « Halloween » de John Carpenter, rôle qui échut finalement à Donald Pleasance. Il a également inspiré à Michel Honaker le personnage du « commandeur », héros de la série du même nom.
A part ça, Cushing se consacra au rôle de Sherlock Holmes, pour la télévision.
Dans les années 80, il cessa presque toute apparition à l'écran. Atteint d'un cancer, on lui donnait dix-huit mois à vivre.
Il vécut finalement douze ans de plus. Pendant ce temps, il se consacra à l'écriture, avec notamment une autobiographie et un livre d'illustrations pour enfants.
Décédé finalement à Canterbury, le 11 Août 1994 (et un génie en moins sur terre), l'interprète du professeur Frankenstein est... ressuscité d'entre les morts en 2011, dans la série animée « Star Wars : The Clone Wars » (épisode 3x18 et suivants). Son double numérique, rajeuni, incarne le rôle du Commandant Tarkin qu'il tenait déjà en 1977 dans « Star Wars : épisode IV - Un nouvel espoir ».
Plus bien sûr quelques films, dont un des ZAZ, Top Secret! (1984) et dont son tout dernier, en 1986 : le Biggles de John Hough (réalisateur de la Maison des Damnés, d'American Gothic...). Une comédie d'aventures.
Pas un tombé de rideau à la mesure de ce fantastique acteur qui aurait mérité, comme Vincent Price quittant l'écran avec « Edward aux mains d'argent », une sortie davantage à la mesure de son talent.
Cushing incarnait le flegme et la classe aristocratique britannique, toute dévouée à l'horreur gothique, qu'il permit au sein de la Hammer de développer pour donner un nouveau visage au cinéma fantastique.
Son jeu d'acteur, tout en retenu et en sérieux, donna à ses personnages une contenance difficilement égalable, à laquelle Tim Burton rendra hommage dans son superbe « Sleepy Hollow » (1999), en demandant à Johnny Depp d'imiter plus ou moins le jeu de Cushing.
Incontestablement, Peter Cushing restera comme l'incarnation modèle de bon nombre de personnages du panthéon fantastique, Van Helsing en tête, et même au-delà, du flegme britannique personnifié.