Les 5 victimes avérées de l'éventreur

1. Mary Ann Nichols

 

 

Née Walker le 26 août 1845 à Londres, mariée à William Nichols et mère de cinq enfants, elle était séparée de son mari depuis 1882. Elle fut tuée dans la nuit du 31 août 1888, à l'âge de 43 ans et enterrée dans le cimetière et crématorium de Londres le 6 septembre 1888, sa tombe publique est numérotée 210752.

 

Son corps fut retrouvé entre 3 heures 30 et 3 heures 45 du matin dans Buck’s Row, la gorge tranchée, la langue lacérée et l’abdomen entaillé ; ses organes génitaux étaient également profondément entaillés. L’autopsie conclut que la victime fut d'abord étranglée et que l’assassin était un gaucher, fait démenti plus tard par de nombreux criminologues.

 

Les journaux de l’époque, quotidiennement remplis d’articles sur des femmes assassinées, mutilées ou brûlées vives, considérèrent ce cas comme « étrange », mettant ainsi le doigt sur la particularité du mode opératoire du tueur sur la victime appelée « l'éventrée de Buck's Row ».

 

 

2. Annie Chapman

 

 

Née Eliza Ann Smith en septembre 1841 à Londres, mariée à John Chapman en 1869 et mère de deux filles et un fils invalide, elle fut tuée le samedi 8 septembre 1888 au matin, dans une cour intérieure de numéro 29 de Hanbury Street. Elle fut incinérée le 14 septembre 1888 à Manor Park.

 

Son corps fut retrouvé gisant à terre, la gorge tranchée et la tête presque séparée du corps. Le ventre était ouvert et les intestins déposés sur l’épaule droite de la victime, tandis que le vagin, l’utérus et les deux tiers de la vessie avaient été prélevés. À ses pieds, on découvrit quelques pièces de monnaie et une enveloppe en papier portant la date du 28 août.

 

Un témoin, habitant de l’immeuble, affirma avoir entendu une femme crier « non » mais avoua ne pas avoir eu le courage de regarder par la fenêtre. Le lendemain, une petite fille informa la police qu’elle avait vu, quelques maisons plus loin, une flaque de sang : les policiers déclarèrent qu’il s’agissait probablement d’une trace laissée par le tueur alors qu'il emportait les organes prélevés sur la victime.

 

Quelques jours plus tard, les policiers arrêtèrent un boucher juif du quartier, John Pizer, en se basant sur le fait qu'un morceau de tablier de cuir aurait été retrouvé sur les lieux du crime. Il fut toutefois rapidement établi que ce morceau de cuir n’avait aucun lien avec le crime : il appartenait à un locataire de l’immeuble, qui l’avait lavé et mis à sécher.

 

Pizer fut cependant incarcéré pendant deux jours, afin de permettre à la police de le disculper aux yeux de la foule qui voulait le lyncher.

 

À partir de ce moment, l’assassin fut qualifié de dément fanatique ou de maniaque sexuel, sans aucune connaissance en anatomie. L’unique indice provenait de quelques témoins qui affirmèrent avoir vu les victimes discutant avec un homme portant un chapeau de chasse et un long manteau sombre. Il est dit également qu'il boitait.

 

 

3. Elizabeth Stride

 

 

Née Gustafsdotter le 27 novembre 1843 à Torslanda, district de Göteborg, (Suède), mère de deux enfants et divorcée en 1876 de John Thomas Stride, elle fut retrouvée morte le 30 septembre 1888. Son corps fut découvert dans la cour du Club Berner par un certain Louis Diemschutz. Elle fut enterrée dans le Cimetière Est de Londres (tombe n° 15509).

 

Son corps fut découvert dans la cour d’un immeuble abritant des juifs et des Allemands. Elle ne présentait qu’une profonde entaille à la gorge ; selon le témoignage d'un cocher, le sang en coulait encore lorsqu’il la découvrit. La presse la surnomme ironiquement « Lucky Lizbeth », celle que l'assassin, dérangé par un témoin, n'a pas eu le temps d'éventrer.

 

Selon certains spécialistes, ce meurtre, qui a été commis très peu de temps avant le suivant et dans un lieu éloigné, ne peut pas être l'œuvre de Jack l'Éventreur. Il lui est pourtant attribué.

 

De plus, la victime n'a pas été étranglée mais directement égorgée et l'arme utilisée, un couteau à lame large et courte et mal aiguisé, est différente de celle utilisée pour les quatre autres victimes, un couteau à lame longue et fine très bien aiguisée.

 

Ce même type de couteau servira à assassiner et mutiler sauvagement Catherine Eddowes environ quarante-cinq minutes plus tard. L'assassin aurait utilisé le même type d'arme pour les deux premières victimes et aurait changé pour la troisième pour revenir au premier choix pour la quatrième (45 minutes plus tard) et la cinquième.

 

Un témoin, Israel Schwartz, assiste à son agression par un homme ivre qui l'a jetée à terre en vociférant des insultes. Au vu des recoupements des témoignages de la police, l'agresseur est très probablement l'assassin.

 

 

4. Catharine Edowes

 

Née le 14 avril 1842 à Wolverhampton (Staffordshire), elle eut une fille et deux fils de son compagnon Thomas Conway. Tuée le 30 septembre 1888, elle fut mutilée, et retrouvée dans un parc public, Mitre Square.

 

Catherine Eddowes fut soumise à un véritable martyre, probablement en raison du fait que Jack n’avait pu achever son « travail » sur Elisabeth Stride (si l'on retient la thèse selon laquelle cette dernière fut tuée par Jack l'Éventreur).

 

Elle fut retrouvée gisant dans une mare de sang, le ventre ouvert. La victime était complètement défigurée, le nez et l’oreille droite entaillés, le visage marqué d’un large V au couteau. Le corps était quasiment décapité, ouvert « comme un cochon à l’étalage », l’estomac et les intestins posés sur l’épaule droite, le foie coupé, un rein et l'utérus enlevés .

 

 

5. Mary Jane Kelly

 

Née vers 1863-1864 dans la ville ou le comté de Limerick en Irlande, veuve Davies, elle fut assassinée le vendredi 9 novembre 1888 vers 3 heures du matin au 13, Miller's Court. Ses restes furent enterrés au cimetière catholique St Patrick à Londres.

 

Selon le rapport d'autopsie, le dernier meurtre dépassa tous les autres en horreur :

« Le corps est allongé au milieu du lit, les épaules à plat, mais l'axe du corps est légèrement incliné vers le côté gauche, la tête tournée sur la joue gauche.

 

Le bras gauche se trouve le long du corps, avec l'avant-bras replié à angle droit et reposant en travers de l'abdomen. Le bras droit, quelque peu détaché du corps, se trouve sur le matelas, tandis que l'avant-bras, posé sur l'abdomen, laisse apercevoir les doigts serrés.

 

Les jambes sont largement écartées, la cuisse gauche formant un angle droit avec le tronc, tandis que la cuisse droite dessine un angle obtus avec le pubis.

 

Toute la surface extérieure de l'abdomen et des cuisses a été arrachée, alors que les viscères ont été retirés de la cavité abdominale.

 

Les seins sont coupés à leur base, les bras mutilés de nombreux coups de couteau irréguliers et le visage est totalement méconnaissable. Les tissus du cou ont été sectionnés jusqu'à l'os.

 

Les viscères ont été éparpillées un peu partout : l'utérus, les reins et un sein se trouvent sous la tête ; l'autre sein, près du pied droit ; le foie, entre les pieds ; les intestins, à la droite du corps ; la rate à la gauche du corps ; des lambeaux de chair de l'abdomen et des cuisses ont été empilés sur une table ; le cœur a été retiré et n'a pas été retrouvé. »