A Study in Terror : John Neville

 

 

Une étude dans la terreur

 

 

 

L'action de se film nous emmène à Londres, en 1888, au c½ur du quartier misérable de Whitechapel, où sévit un mystérieux et insaisissable tueur de prostituées surnommé Jack L'Eventreur. Flanqué de son inséparable complice, le docteur Watson, Sherlock Holmes se lance à la poursuite du bourreau de l'East End dont il entend percer l'identité et les véritables mobiles.


 


 

 

 

Commence alors un jeu de fausses pistes au cours duquel le célèbre détective va croiser la route d’innombrables protagonistes plus ou moins attachants ou inquiétants dont pratiquement chacun pourraient être le coupable.

 

Jalonné de scènes glaçantes et trépidantes, la traque de l’éventreur dans la brume londonienne après un nouvel homicide, la finale lutte à mort entre Holmes et l’assassin déchaîné, le film s’impose comme une réussite exemplaire du cinéma d’angoisse et d’horreur.

 

Le script est aussi adroit qu’original, la reconstitution victorienne est brillante, louvoyant entre les bas quartiers et les salons feutrés de la haute bourgeoisie, le casting rassemblant la fine fleur du cinéma anglais, des séquences filmées en caméra subjective,… Le film s’impose à la fois comme un monument de suspence et d’épouvante, mais aussi comme une étude socio-psychologique empreinte d’une rare finesse et d’une non moins profonde empathie à l’égard des souffrances endurées par certains personnages-clés de l’intrigue.

 

Maniant la rhétorique et l’art de la déduction avec la même virtuosité que la canne-épée, le Sherlock Holmes auquel Neville prête ses traits anguleux se signale par sa grande fidélité au héros créé par Conan Doyle. Tour à tour incisif, distant, déterminé, méditatif et par-dessus tout, profondément humain.

 

 

 

 

 

2. Allusions au Canon holmésien dans le film

 

L'un des personnages du film a pour nom de famille « Carfax », en référence à la nouvelle La Disparition de Lady Frances Carfax.


Lorsque Mycroft Holmes arrive au 221B Baker Street, il engage avec son frère Sherlock Holmes une conversation extraite de L'Interprète grec, au sujet d'une autre affaire dans laquelle un dénommé Adams était coupable.

 

 


3. Relations avec l'affaire « Jack l'Éventreur »

 

 

Le film utilise plusieurs éléments de la véritable affaire « Jack l'Éventreur » de 1888. Ainsi le nom des victimes généralement attribuées au meurtrier est respecté : Polly Nichols, Annie Chapman, Elizabeth Stride, Catherine Eddowes ainsi que Mary Jane Kelly.

 

Dans les premières secondes du film, un autre meurtre est mis en scène avant celui de Polly Nichols, sans que le nom de la victime soit donné. On peut supposer qu'il s'agit de Martha Tabram, au sujet de laquelle un débat existe sur la possibilité qu'elle ait été tuée par le même meurtrier que les autres femmes.

 

Le film comporte cependant plusieurs déformations de la véritable affaire. Les meurtres sont ici commis à des intervalles de temps très rapprochés (un délai de 3 jours est par exemple évoqué entre le meurtre de Nichols et de Chapman, alors que ce délai a été de 8 jours).

 

Dans la véritable affaire, plus de deux mois se sont écoulés entre le meurtre de Nichols et le dernier de Mary Jane Kelly. Par ailleurs, certains meurtres ne correspondent pas à la réalité des faits.

 

Le couteau du meurtrier est ici retrouvé planté dans la gorge de la première victime (alors que le meurtrier n'a jamais abandonné son couteau), Polly Nichols est ici assassinée après avoir été plongée dans un bac d'eau pour étouffer ses cris (ce qui n'était pas le cas), et il est précisé lorsque Holmes se rend à la morgue que la tête de Stride est presque entièrement détachée du corps, alors que l'entaille faite au coup de cette victime a justement été peu profonde dans la véritable affaire, au point que certains « ripperologues » pensent que le meurtrier a été « dérangé » et a dû fuir avant d'avoir « terminé » ce qu'il comptait faire.

 

Enfin, au cours de l'intrigue, l'inspecteur Lestrade confie à Holmes la lettre « Dear Boss », dont l'auteur affirme être Jack l'Éventreur. Les ripperologues considèrent généralement de nos jours que cette lettre était un canular.

 

Cependant, dans le film, Holmes est immédiatement persuadé qu'il s'agit d'une véritable lettre du meurtrier, et insiste pour qu'elle soit publiée dans la presse quotidienne pour qu'éventuellement, certaines personnes reconnaissent l'écriture du meurtrier. L'écriture manuscrite de la lettre lui est utile pour déterminer l'identité du meurtrier.

 

Une page consacrée à l'éventreur de Whitechapel se trouve ICI - sauf si vous avez déjà cliqué sur le nom "Jack l'éventreur" en bleu, plus haut...

 

 

4. Fiche technique

 

 

Le film a été tourné aux studios de Shepperton à Londres, et quelques scènes à Osterley House (toujours à Londres).

 

Titre français : Sherlock Holmes contre Jack l'Éventreur

Titre original : A Study in Terror

Réalisation : James Hill

Scénario : Donald Ford, Derek Ford

Montage : Henry Richardson

Photographie : Desmond Dickinson

Production : Herman Cohen

Musique : John Scott

Pays d'origine : Royaume-Uni

Format : couleur

Durée : 95 minutes

Genre : Crime, Drame

Date de sortie : 1965

 


5. Distribution

 

John Neville : Sherlock Holmes

Donald Houston : Dr. Watson

John Fraser : Lord Carfax

Anthony Quayle : Dr. Murray

Adrienne Corri : Angela Osborne

Frank Finley : Inspecteur Lestrade

Judi Dench : Sally Young

Charles Régnier : Joseph Beck

Cecil Parker : Le Premier Ministre

Barry Jones : Duc de Shires

Robert Morley : Mycroft Holmes

Dudley Forster : Le Secrétaire d'Etat à l'Intérieur

Kay Walsh : Cathy Eddowes

 


6. Postérité

 

En 1967, le film a été adapté en roman par Ellery Queen.