Les quatres romans

 

Pour le moment, cette partie est en cours de rédaction. Pour ne pas vous laisser sans rien, j'ai fait un copié-collé du site de la SSHF pour ce qui concerne les romans et les aventures.

 

Je vous donne le titre en anglais, son abréviation officielle ainsi que la date de parution, sans oublier le nom du magazine dans lequel cette aventure était parue.

 

Mais je dois encore ajouter des choses, notamment celles que je suis en train de lire dans "Guide complet de Sherlock Holmes/bibliothèque holmésienne II" de Michael Hardwick.

La partie sur les romans sera plus conséquente, j'ajouterai des extraits des dialogues et je dois encore vous parler de certains faits qui concernent les publications de l'époque.

 

Il me faut juste du temps...


Une étude en rouge

 

  • A Study in Scarlet (STUD)
  • Beeton's Christmas Annual - novembre 1887

Laventure se passe en 1881 et cest là que nos deux compères se rencontrent pour la première fois.

Les faits :

John H. Watson a obtenu son diplôme de docteur en médecine en 1878. Il a été à Netley pour y suivre la formation requise afin de devenir chirurgien militaire.

Une fois ses études terminées, il fut affecté au Cinquième Régiment dArtillerie du Northumberland à titre de chirurgien assistant. Sa garnison était en Inde. Mais avant même quil la rejoigne, la seconde guerre afghane débute. On le retire de son régiment pour laffecter à celui du Berkshire.


Il est blessé à la bataille de Maiwand. Une balle Jezaïl lui a fracassé la clavicule et éraflé lartère scapulaire.


 Après une longue convalescence, qui le laissa faible et amaigri, il fut rapatrié. Ne possédant ni famille, ni amis, et ne touchant que onze shillings six pence par jour, dépensant plus quil naurait dû, il se trouva vite dans lobligation de quitter lhôtel particulier du Strand. Soit il lui fallait quitter la capitale pour sétablir dans la campagne, soit il devait changer sa façon de vivre. Il opta pour la deuxième solution.


Cest au bar du Critérion quil se fit taper sur lépaule par Stamford, un infirmier-panseur quil avait eu sous ses ordres à St Bartholomew, à lépoque où il faisait son internat.


Watson lui explique quil cherche un appartement et Stamford lui apprend quil est le deuxième à lui demander pareille chose.


Un type qui travaille au laboratoire de chimie lui a posé la même question. Il se lamentait de ne trouver personne pour partager un bel appartement quil avait repéré et qui coûtait trop cher pour sa bourse.


Stamford le met en garde : « Vous ne connaissez pas encore Sherlock Holmes. Peut-être ne tiendrez-vous pas à vivre constamment en sa présence. »


Stamford décrit Holmes comme un farfelu, féru de disciplines scientifiques, un type plutôt bien, à sa connaissance. Il nest pas étudiant en médecine, même sil sy connaît en anatomie, ne suit pas régulièrement les cours de médecine, études décousues et fantaisistes, a amassé un tas de connaissances insolites qui surprendraient ses maîtres. Il lui explique aussi que ce nest pas quelqu’un qui se livre facilement, quoiquil puisse se montrer communicatif quand lenvie lui prend. Lhomme est souvent au laboratoire. Soit il le fui durant des semaines, soit il y travaille du matin au soir.


Watson rencontre donc pour la première fois Sherlock Holmes, qui déduit quil revient dAfghanistan. Lhomme vient aussi de mettre au point un réactif qui ne précipite quau seul contact avec lhémoglobine.

 

Extraits :

Dans cette salle, et tout au fond, un seul étudiant,  penché sur une table, complètement absorbé par son travail. Au bruit de nos pas, il leva vivement la tête, bondit vers nous en poussant un cri de triomphe et en agitant sous le nez de mon compagnon l’éprouvette qu’il tenait à la main. « Le voilà, le voilà, s’écria-t-il, il est trouvé le réactif qui arrive à précipiter l’hémoglobine, le seul, l’unique ! »

Vraiment il aurait découvert une mine d’or qu’il n’aurait pas pu manifester une joie plus exubérante.

 

Extrait avec les vices de Holmes :

« J’ai un appartement en vue, me dit-il, il est situé Baker Street, et nous irait  comme un gant…. Mais j’espère que vous ne craignez pas l’odeur d’un tabac très fort ?

— Je ne fume moi-même que du tabac de matelot, répondis-je.

— Bon, dit-il. Maintenant, je vous préviens que je suis toujours entouré d’ingrédients chimiques et que je me livre quelquefois à des expériences ; cela vous contrarierait-il ?

— En aucune façon.

— Voyons, laissez-moi chercher quels sont mes autres vices rédhibitoires…. Ah ! j’ai de temps en temps des humeurs noires qui durent plusieurs jours et pendant lesquelles je n’ouvre pas la bouche. Il ne faudra pas croire pour cela que je boude ; vous n’aurez qu’à me laisser tranquille et je reviendrai bien vite à mon état normal. Maintenant, à votre tour ; qu’avez-vous à confesser ? Voyez-vous, il vaut mieux que deux individus connaissent mutuellement tous leurs défauts avant de se mettre à vivre en commun. »

Cet interrogatoire contradictoire me fit sourire : « Je possède un petit chien bull, dis-je, puis mes nerfs ont été récemment si ébranlés que je ne puis supporter le bruit et le tapage ; enfin je me lève aux heures les plus invraisemblables et je suis affreusement paresseux. Je possède, il est vrai, un autre jeu de défauts quand je suis bien portant, mais, pour le quart d’heure, voilà quels sont chez moi les principaux.  

— Par tapage, voulez-vous parler aussi du violon ? demanda Holmes avec inquiétude.

— Cela dépend de l’exécutant, répondis-je ; entendre bien jouer du violon, est un plaisir des dieux, mais si on en racle….

— Parfait alors, s’écria-t-il gaiement ; en ce cas l’affaire me semble conclue, à condition, bien entendu, que l’appartement vous plaise.

 


 

Résumé :

La découverte du cadavre d'Enoch Drebber dans une maison inhabitée et dans des circonstances mystérieuses est le point de départ d'une enquête qui met au jour une vengeance entre Mormons de l'Utah.

 



Notes :

La rencontre entre Holmes et Watson est expliquée au lecteur. Un premier exposé de la méthode du maître est offert mais les traits de caractère du détective ne sont pas encore bien définis. Enfin, ce roman comporte une histoire dans l'histoire, avec un crime dont les mobiles nous transportent dans l'univers mormon à Salt Lake City, quelques années auparavant.

Le signe des quatre

  • The Sign of Four (SIGN)
  • Lippincott's Monthly Magazine - février 1890

 

Petit préambule avant de vous parler de l'histoire car ce passage est très important !

Vous comprendrez que nous aurions pu ne jamais avoir d'autre histoire que celle de "Une étude en rouge". Merci à monsieur Stoddart, sans lui, s'en était terminé de Holmes et Watson...

 

Origine du livre :

Doyle avait terminé un roman historique sur l’Angleterre puritaine « Micah Clarke » en février 1888, entre la parution d’Une étude en rouge dans le Beeton’s et sa réédition en livre. James Payn le lui refuse, le réprimandant, même : « comment peut-on perdre son temps et son talent à écrire des romans historiques ? ». Au bout de neuf mois de tournée des éditeurs, il fut publié par Andrew Lang.

 

Recevant de bonnes critiques, il était de plus en plus persuadé que son avenir et sa réussite littéraire se feraient grâce au roman historique.


S’il en avait été ainsi, cela aurait signifié la fin de Holmes et Watson et la légende n’aurait jamais vu le jour.

 

Mais Payn avait recommandé Doyle à un américain, Joseph Marshall Stoddart, qui venait d’être nommé directeur du Lippincott’s Monthly Magazine, publié simultanément à Londres et à Philadelphie.


Venu à Londres, au cours de l’été 1889, pour y dénicher de nouveaux talents, Stoddart donna un dîner le 30 août.


Ses hôtes furent Oscar Wilde, qui cherchait à faire son chemin dans le monde littéraire, puisqu’il quittait son poste de rédacteur en chef du magazine Woman’s World, et Arthur Conan Doyle.


Stoddart offrit à Wilde une avance pour écrire le roman qui allait scandaliser le Londres littéraire et mondain : « le portrait de Dorian Gray ».


Conan Doyle se vit réclamer, non pas un roman historique, mais une autre aventure de Sherlock Holmes.


N’étant pas en mesure de refuser puisque la médecine ne lui procurait que de modestes revenus, les ventes de « Micah Clarke » étaient moyenne, de plus, il lui faudrait des mois pour achever son nouveau roman historique et bien plus longtemps encore pour le vendre à quelqu’un… Sans compter que sa famille s’était agrandie d’un membre : Marie Louise, née en janvier 1889.


Il n’eut donc pas le choix ! Déplaçant son centre d’intérêt de cinq siècles, il envoya une nouvelle fois Holmes et Watson résoudre une affaire dans « The sign of the four » (le signe des quatre), comme il l’avait d’abord nommée, avant de préférer un titre moins explicite : The sign of four (le signe de quatre).

 

Une fois encore, il écrivit avec fougue et impatiente, sans se soucier de vérifier certains détails de « une étude en rouge ».


L’action du premier roman se situait en 1881, celle du second en 1888. Dans cet intervalle de sept ans, la blessure de Watson s’était déplacée de son épaule à sa jambe… à moins bien sûr qu’il n’ait eu une seconde blessure que Doyle n’avait pas mentionnée dans le premier récit.

 

Extrait avec le changement de blessure de Watson :

« Je m’abstins toutefois d’émettre une quelconque remarque, et restai assis à dorloter ma jambe blessée. Une balle de fusil Jezaïl l’avait traversée quelques temps auparavant, ce qui ne m’empêchais pas de marcher, mais me causait des douleurs pénibles chaque fois que le temps changeait ». (Watson)

 

*****

Doyle n’entendait pas faire du « Signe des quatre » une suite à la première aventure de Holmes. Ce n’était qu’un texte écrit pour répondre à la demande d’un éditeur et pouvant lui procurer un complément de revenus. S’il avait espéré plus avec cette publication, il n’aurait pu être que déçu. La parution dans le Lippincott’s de février 1890 ne retint pas particulièrement l’attention.


Vers la fin de l’année, un éditeur londonien, Spencer Blackett, le republia. L’ouvrage fit l’objet de quelques critiques, dont l’une d’elle était : « les admirateurs du docteur Doyle dévoreront cet opuscule d’une seule traite, mais ils ne le reliront guère ».


Les termes de « admirateurs de Doyle » semblaient indiquer cependant qu’il devait compter quelques partisans. Il fit appel à A.P. Watt - un des premiers agents littéraires - et le roman parût en feuilleton dans « Tit-Bits », l’hebdomadaire de Georges Newnes. Holmes et Watson étaient ainsi proposé à un autre lectorat.

 

Mais Doyle s’en moqua, il venait de saluer d’un « ça y est ! » triomphal l’achèvement de son roman historique - devenu une véritable obsession - qui, selon lui, allait le rendre célèbre. Cette fois-ci, il n’eut pas de refus de la part de Cornhill. Payn déclara que « la compagnie blanche » était une meilleure réussite dans le genre depuis « Ivanhoé » et l’acheta pour le publier en feuilleton.

 

« Le signe des quatre » révèle une autre facette de la personnalité de Holmes, celle du consommateur de drogue.


Comme Watson le désapprouve, il explique qu’il combat ainsi l’ennui engendré par l’inactivité mentale. Une raison valable en cette ère victorienne finissante, avant la réglementation sur les stupéfiants et bien avant leur emploi abusif.


Extrait avec Holmes qui se drogue :

Un instant son regard pensif s’arrêta sur le réseau veineux de l’avant-bras criblé d’innombrables traces de piqûres. Puis il y enfonça l’aiguille avec précision, injecta le liquide, et se cala dans le fauteuil de velours en poussant un long soupir de satisfaction.

(...)

« Aujourd’hui, lui demandai-je, morphine ou cocaïne ? »
Ses yeux quittèrent languissamment le vieux livre imprimé en caractères gothiques qu’il tenait ouvert.
« Cocaïne, dit-il, une solution à sept pour cent. Vous plairait-il de l’essayer ?

(...)

« Mon esprit refuse la stagnation, répondit-il ; donnez-moi des problèmes, du travail ! Donnez-moi le cryptogramme le plus abstrait ou l’analyse la plus complexe, et me voilà dans l’atmosphère qui me convient. Alors je puis me passer de stimulants artificiels. Mais je déteste trop la morne routine et l’existence ! Il me faut une exaltation mentale : c’est d’ailleurs pourquoi j’ai choisi cette singulière profession ; ou plutôt, pourquoi je l’ai créée, puisque je suis le seul au monde de mon espèce.

 

*****


Pour Doyle, il s’agit simplement de rajouter une manie de plus au comportement de Holmes et d’insister sur son habitude à sombrer dans l’introspection quand il est réduit à l’inaction.

 

Résumé de l'histoire :

Sherlock Holmes enquête sur la mort de Bartholomew Sholto, tué d'une fléchette empoisonnée, impliqué indirectement dans une sombre affaire de trésor indien dérobé puis âprement disputé.

 

On ne nous explique pas ce qui est arrivé à Holmes ou à Watson depuis « une étude en rouge ». D’après les allusions dans les récits suivants, on peut avancer l’hypothèse que Watson s’était marié et avait déménagé du 221B, mais que un an après environ, il avait perdu sa femme et était revenu au 221B.


La vie professionnelle de Holmes était au plus bas lorsqu’il reçu la visite inespérée de Mary Morstan, une blonde élégante de vingt-sept ans, venue exposer un mystère intriguant. Son père, le capitaine Arthur Morstan, de l’armée des Indes, a disparu depuis dix ans auparavant. Depuis six ans, à la même date, elle reçoit par la poste le même cadeau anonyme : une perle parfaite. Cette fois-ci, elle est invitée à rencontrer son bienfaiteur inconnu qui a pris l’engagement de lui rendre justice. Elle peut venir avec deux amis, mais pas avec la police. Holmes désigne donc Watson comme second accompagnateur.


Leur destination est une maison de style colonial de banlieue, décrite par son propriétaire Thaddeus Sholto - un fumeur de narguilé hypocondriaque - comme « un oasis d’art dans le désert tapageur du sud de Londres ». Ils l’écoutent évoquer la mort du capitaine Morstan et l’existence d’un trésor dont la moitié lui revenait. Mary Morstan est son héritière et sa part aurait dû lui être remise depuis longtemps.


C’est aussi dans cette aventure que les « Baker Street Irregulars » démontrent une nouvelle fois leur efficacité. Cette fois-ci, ils sont chargés de surveiller les mouvements de bateaux sur la Tamise.


Le fleuve sera le théâtre d’une course désespérée entre un vapeur et un bateau de police, qui se termine en beauté pour Athelney Jones, de Scotland Yard, par l’arrestation de Jonathan Small, ex-marin à jambe de bois et ex-bagnard.


Dans sa confession, l’homme parlera de mutinerie, de trésor, d’association de malfaiteurs, de chantage et de trahison, ainsi que de la franche camaraderie avec un cannibale assassin du nom de Tonga.

 

La touche finale concerne Watson et Mary Morstan. Elle permet un échange de réplique qui restera dans les annales :

« Le partage ne me semble pas équitable. Vous avez accompli tout le travail dans cette affaire. Grâce à votre réussite, j’ai trouvé une femme, Jones en a tiré tout le crédit et vous, que vous reste-t-il ?

A moi, répondit Sherlock Holmes, il me reste mon flacon de cocaïne. »

Et il le saisit de sa longue main blanche.

 

 


Notes :

À la fin de l'aventure, Watson épouse la cliente de Sherlock Holmes.

 

 

 

 

Le chien des Baskerville

  • The Hound of the Baskervilles (HOUN)
  • Strand Magazine - août 1901 à mai 1902
  • Résumé : Le Dr Mortimer vient chercher Sherlock Holmes car les conditions mystérieuses du décès de l'un de ses patients, Sir Charles Baskerville, font resurgir du passé une pesante légende d'un chien de l'Enfer errant sur la lande de Dartmoor.
  • Notes : L'aventure la plus célèbre, la plus fréquemment portée à l'écran et peut-être la plus fantastique. Elle se situe, dans la vie de Holmes, avant l'aventure Le Dernier problème. Conan Doyle n'est donc pas encore amené à ressusciter son héros.

 

 

La vallée de la peur

  • The Valley of Fear (VALL)
  • Strand Magazine - septembre 1914 à mai 1915
  • Résumé : Sherlock Holmes se rend au manoir de Birlstone où John Douglas vient d'être assassiné. Rapidement, différents éléments viennent brouiller les cartes : l'alliance du défunt est introuvable et un mystérieux message est trouvé à proximité du cadavre...
  • Notes : Un des quatre romans du Canon, comportant une histoire dans l'histoire tout comme "Une Etude en rouge".