Saison 2 - Le retour de Sherlock Holmes : The return of Sherlock Holmes

Sources : le site consacré à Jeremy Brett

 

 

 

Le Retour de Sherlock Holmes : 1re série – DVD saison 2

 

 

  14 (2- 1) : Le Retour (The Empty House)
 15 (2- 2) : Le Mystère d'Abbey Grange (The Abbey Grange)


 16 (2- 3) : Le Rituel Musgrave (The Musgrave Ritual)
 17 (2- 4) : La Deuxième tache (The Second Stain)
 18 (2- 5) : L'Homme à la lèvre tordue (The Man with the Twisted Lip)
 19 (2- 6) : L'École du prieuré (The Priory School)
 20 (2- 7) : Les Six Napoléons (The Six Napoleons)

 

 

 

Le Retour de Sherlock Holmes : 2ème série – DVD saison 2 (suite)



 22 (2- 8) : L'Aventure du pied du diable (The Devil's Foot)
 23 (2- 9) : Flamme d'Argent (Silver Blaze)
 24 (2-10) : L'Aventure de Wisteria Lodge (Wisteria Lodge)
 25 (2-11) : Les Plans du Bruce Partington (The Bruce Partington Plans)

 

 

 

 

 

 

Le retour ou plutôt la résurrection de Sherlock Holmes.

 

En effet, à la stupeur de ses lecteurs, Conan Doyle a fait mourir son héros en luttant contre son ennemi juré Moriarty aux chutes de Reichenbach en Suisse. Tout le monde est atterré et supplie l'auteur de lui redonner vie !

 

Devant ce tollé général, Doyle fait revenir son détective à Londres dans "La Maison Vide".

Cette absence de trois ans, entre 1891 et 1894, où Holmes se fait passer pour mort, est appelée le Grand Hiatus. Watson s'évanouit d'émotion et les lecteurs sont comblés.

 

Il en est de même pour les téléspectateurs ce 7 juillet 1986, qui étaient 10 millions à regarder l'épisode. Un énorme succès pour Granada ! La série démarra donc avec brio. Elle continua à recueillir les éloges du public, des critiques, la confiance des producteurs et des équipes techniques.

 

Cette deuxième saison amorce pourtant un changement. Le ton est différent car des évènements majeurs se sont produits, dans la réalité et la fiction. L'univers du détective s'est assombri.

 

Jeremy, qui a perdu sa femme en Juillet 1985, interprète un Holmes plus intériorisé, grave et tourmenté.

 

Ces caractéristiques correspondent à l'évolution logique après le Grand Hiatus. L'acteur a réalisé un gros travail sur ce qu'il a appelé les "marble cracks" les fêlures dans le marbre froid du masque holmésien. Sous les craquelures, se laissent entrevoir les sentiments et les émotions.

 

Holmes se distance de la "machine à penser" et dévoile sa personnalité complexe et ses faiblesses. Il est plus naturel et humain (La Maison Vide, Le Rituel des Musgrave). Sa fragilité psychique se manifeste le plus dans "L'Aventure du Pied du Diable", où le détective, sa santé ébranlée, doit prendre du repos pour s'épargner une grave dépression nerveuse...

 

Paradoxalement la réalité a rejoint la fiction. Alors que le succès de la série battait son plein, que les vidéos des "Aventures" sortaient en Angleterre et en Amérique, l'acteur vedette faisait une grave dépression à la fin des "Six Napoléons" en Août 1986.

 

Un nouveau Watson est entré également en scène. Le changement d'acteur est intervenu au meilleur moment dans l'évolution de la série. Marqué par la perte de son ami et l'expérience vécue, Watson a mûri.

 

Edward Hardwicke donne calme et maturité au docteur, plus intériorisé, il est empreint d'une sagesse et d'une bonté profondes.

 

Plus présent pour Holmes, il prend davantage soin de son ami dont il a cerné la psyché fragile.

 

Les histoires abordent des thèmes plus difficiles et prennent une tonalité plus psychologique en plus de l'enquête proprement dite.

 

Les relations entre les personnages récurrents s'approfondissent et tissent de véritables liens. Les deux personnages principaux sont plus complices et soudés qu'auparavant.

 

L'étude de la psychologie, de la complexité des protagonistes est plus fouillée, les rendant plus vrais.

 

On pénètre directement dans l'intimité de Holmes et de ses gestes quotidiens.

 

La série s'humanise et développe de nouvelles facettes des caractères.

 

Parfois Holmes n'hésite pas à utiliser des méthodes illégales pour une cause juste à ses yeux. Il fait sa propre justice et fait preuve de compréhension et de compassion, quand les coupables ne sont pas mauvais dans l'âme.

 

Il est attentif aux autres, se préoccupe de leur sort et pardonne la vengeance personnelle (Capitaine Crocker, Neville St Clair, Dr Sterndale).

 

Si le contexte d'angoisse et de mystère est plus dense, si Holmes est moins facétieux, il garde encore son sens de l'humour et sa théâtralité.

 

Vif dans ses gestes et ses éclats de voix, il aime toujours autant surprendre Watson ou se déguiser.

 

Les scénarios prennent un peu de retrait par rapport à l'œuvre originale et tendent à faire passer certains messages.

 

Une idée de Jeremy apporta un changement majeur dans "L'Aventure du Pied du Diable", lorsque Holmes s'affranchit de la cocaïne.

           

L'acteur demanda l'approbation de Dame Jean, la fille d'Arthur Conan Doyle, pour tourner la scène où le détective enfouit sa seringue dans le sable et se libére de sa dépendance.

 

Jeremy voulait montrer à la jeune génération qu'Holmes n'avait pas besoin de drogue pour être un bon détective.

 

Des changements se produisirent également au niveau de la production. Pendant l'été 1985, Michael Cox passa la main à June Wyndham-Davies qui prit en charge la série avec l'aval de Granada. Cox, resté producteur exécutif, reconnut dans "A study in celluloïd" que ce n'était pas l'idéal.

 

Il déplora que la productrice, restée à Londres, perde ainsi le suivi direct des tournages à Manchester. Après la reprise des tournages à l'automne 1985, des réalisations trop coûteuses commencèrent à créer des problèmes de budget...

 


SERIE 1 - 1986

(2-1) La maison vide : The Empty House

 

L'histoire :

Depuis trois ans, le docteur Watson porte le deuil de son ami Sherlock Holmes englouti dans les chutes de Reichenbach avec son ennemi juré Moriarty, près du village suisse de Meiringen.

 

Au printemps 1894, l’inspecteur Lestrade sollicite ses services de médecin légiste pour le meurtre récent de Sir Ronald Adair, un jeune aristocrate amateur de cartes.

 

Tous deux regrettent l'absence du détective, car les circonstances de cette mort semblent inexplicables. En sortant songeur du tribunal où le procès n’a rien révélé, Watson est bousculé par un vieillard bibliophile d’allure peu amène, qui force sa porte quelques instants plus tard et qui s'avère être… Holmes. Watson s’évanouit sous le choc. Son ami est bel et bien vivant devant lui !

 

Tandis qu'il était mort aux yeux du monde, Holmes a mené une vie secrète, parcourant le monde, Norvège, Tibet, Lhassa, Khartoum, France… fuyant un dangereux agent de Moriarty qui le sait survivant et n'a de cesse de le pousuivre pour le tuer.

 

Holmes est bien décidé à mettre un terme à cette menace. Une escapade nocturne conduit les deux amis dans une maison vide face au 221b Baker Street.

 

A la fenêtre du célèbre logis, un buste en cire trompera un éventuel assaillant. Une longue nuit de veille les attend. Bientôt, une ombre se glisse près d'eux, épaule une arme et tire sur le faux Holmes.

 

Terrassé par Holmes, l'agresseur se révèle être le colonel Sebastian Moran, le "numéro 2" de Moriarty, tireur redoutable grâce à son fusil à vent unique. Compagnon de jeu du malheureux Adair, lui seul a pu l'abattre par la fenêtre ouverte, à cause d'une sordide histoire de tricherie aux cartes.

 

 

La résurection de Sherlock Holmes :

La Maison Vide est une histoire essentielle dans le Canon, puisqu'elle ressuscite Sherlock Holmes, après trois ans d'absence.

 

Cette période entre 1891 et 1894 pendant laquelle Holmes se fait passer pour mort, est appelée le Grand Hiatus. Il reviendra finalement à Londres pour affronter les derniers complices de Moriarty qui le pourchassent.

 

C'est un Holmes plus mûr et plus profond qui réapparaît à l'écran. Jeremy mit beaucoup de son expérience personnelle dans cet aspect plus noir et plus spirituel du personnage. Il venait en effet de perdre sa femme deux mois plus tôt.

 

Les téléspectateurs découvrent pour l'ouverture de cette troisième saison, le nouveau Watson : Edward Hardwicke qui reprend le rôle de David Burke. Son personnage, plus posé et plus mûr correspond parfaitement à la propre évolution de Holmes.

 


 

Anecdotes :

Comme pour la première saison avec David Burke, le premier épisode diffusé où apparaît Edward Hardwicke, n'est pas le premier filmé, mais le quatrième (le premier étant « Abbey Grange »). Ceci pour permettre aux acteurs de prendre leurs marques et à Edward Hardwicke d'être complètement à l'aise dans son personnage.

 

Sur la photo, nous avons Jeremy Brett qui nous joue un Holmes tenté d'appeller Watson pour lui signaler qu'il est vivant. On le voit prêt à crier, hésiter et finalement, la raison va l'emporter sur les sentiments d'amitiés : Holmes se taira durant trois ans.

 

 

Mon avis : Le changement des Watson passa quasi inaperçu pour certains téléspectateurs, tant Edward ressemblait à David.


Un bel épisode qui marque le retour de Holmes et sa métamorphose, passant d'un vieux bouquiniste voûté à Sherlock Holmes ! Watson en fut tellement surpris qu'il s'évanouit.

 

David Burke à gauche (le premier Watson) et Edward Hardwicke à droite (le second Watson).

 


(2-2) Le manoir de l'Abbaye : The Abbey Grange

L'histoire :

 

« La partie est commencée, Watson ! »

 

Sherlock Holmes réveille son ami et lui demande de l'accompagner à Abbey Grange, dans le Kent.

 

L’inspecteur Hopkins sollicite d'urgence son aide, car Sir Eustache Brackenstall a été sauvagement assassiné, tandis que son épouse aurait été ligotée.

 

Mais, sur les lieux, Hopkins ne parle plus que d'un banal cambriolage par trois criminels bien connus, le trio Rendall qui a déjà sévi dans les environs.

 

Lady Mary Brackenstall, une Australienne mariée Sir Eustache depuis un an, les a formellement identifié.

 

Elle se plaint d'abord de cet ivrogne invétéré, avant de raconter comment elle a été assaillie par trois hommes, frappée et attachée, puis s'est évanouie. Son mari est alors survenu et a reçu un terrible coup de tisonnier.

 

Holmes pense que l’affaire est entendue, mais alors qu'il est reparti, il s'arrête en chemin pour mieux réfléchir aux faits et revient au manoir. Des détails sont troublants : un cordon de sonnette coupé net, trois verres de porto, un tronc d'arbre sur l'étang…

En se livrant à une investigation plus poussée, Holmes en déduit que l'assassin est un homme très fort physiquement et intellectuellement. Mais Lady Mary ne veut plus rien dire.

 

Holmes se rend à Londres où, s'adressant à la compagnie maritime assurant le service entre l'Angleterre et l'Australie, il apprend le nom d'un officier du bateau sur lequel se trouvait la future lady et qui est justement à terre. Doit-il les dénoncer ?

 

Le détective convoque à Baker Street, le capitaine Jack Croker, qui avoue sans détour : l'amour qu'il éprouve pour la passagère dont il a appris le mariage, puis le malheur, dû à la violence de Sir Eustache.

 

En voulant revoir Mary une dernière fois ce soir là, ils ont été surpris par le mari qu'il a tué en voulant la protéger, puis a combiné le subterfuge. Holmes jugeant que le capitaine résonne clair, décide de l'acquitter symboliquement.

 

Ce qu'il faut savoir :

 Edward Hardwicke débute ici dans le rôle de Watson et pour lui permettre de s'habituer au personnage, se tient un peu en retrait et a peu de lignes de dialogue.

 

Jeremy semble d'emblée très à l'aise avec son nouveau partenaire et ils se complètent parfaitement. Tous deux se connaissaient pour avoir fait partie tous les deux de la troupe de Laurence Olivier, la National Theatre Company, dans les années 70. Mais ils n'avaient pas eu l'occasion de jouer ensemble car ils appartenaient à deux groupes différents.

 

Toujours en action, Jeremy escalade le manteau de la cheminée, avec une agilité féline – car il ne faisait jamais appel à une doublure. 

 


Mon avis :

 

 


(2-3) Le rituel des Musgrave : The Musgrave Ritual

 

L'histoire :

 

Alors qu'il envisageait un weekend ennuyeux au château de Hurlestone dans le Sussex, chez son ancien camarade de collège, Sir Reginald Musgrave, Sherlock Holmes est confronté à une énigme mystérieuse.

 

Héritier d'une vieille famille, Musgrave a surpris en pleine nuit son maître d'hôtel Brunton qui examinait le « rituel des Musgrave », un vieux texte familial de questions et réponses, qui permet de déterminer un endroit du domaine.

 

Selon Holmes, Brunton, est un personnage singulier, instruit, très érudit, finalement plus intelligent que son maître, qui s’était étrangement satisfait de ce poste subalterne. Or il a disparu et la femme de chambre, Rachel Howells, son ancienne fiancée, a un comportement hystérique, puis disparaît à son tour.

 

Les recherches restent vaines, on ne repêche qu'un sac rempli de morceaux de ferraille rouillés dans le lac.

 

Holmes est persuadé que l'obscur rituel est la clé de l'énigme.

Un orme, une girouette, une canne à pêche et un peu de trigonométrie, lui permettent de découvrir une trappe secrète, où gît le corps de Brunton.

 

 

Ce qu'il faut savoir :

 

Très habilement écrit par Jeremy Paul, le scénario prend beaucoup de libertés avec la nouvelle de Conan Doyle. Mais il en résulte une production très efficace et une histoire de bout en bout passionnante et divertissante.

 

Le script remporta l'Award Edgar Allan Poe du meilleur épisode TV pour "Mystery!" à New York en 1988.

 

Dans l'histoire originale, l'enquête est censée se dérouler dans la jeunesse du détective chez un camarade de classe.

 

Afin d'éviter la corvée de rangement dans l'appartement de Baker Street, que veut lui infliger Watson, Holmes exhume sa vieille malle remplie de ses premières enquêtes.

 

Avide d'en savoir plus, le docteur ne peut pas résister à écouter son ami lui raconter l'histoire du rituel des Musgrave…

 

Judicieusement, Jeremy Paul a donc construit son scénario pour inclure Watson à l'histoire.

 

 

Mon avis : 

 

 

 

 

 

 

(2-4) La deuxième tache : The Second Stain

 

L'histoire :

 

Sherlock Holmes reçoit la visite sous le sceau du secret, de Trelawney Hope, secrétaire aux Affaires Européennes, accompagné du Premier Ministre Lord Bellinger.

 

Il a perdu une lettre d'un souverain étranger qu'il avait apportée chez lui et dont pourtant n'avaient connaissance que les membres du cabinet. Elle contient un important secret d'État qu'Holmes les oblige à lui révéler. C'est une protestation contre le développement colonial de la Grande-Bretagne dont les adversaires du souverain pourraient se servir pour entraîner l'Europe dans la guerre.

 

Pour Holmes, il est certainement déjà trop tard, mais il veut tout de même aller voir les trois espions internationaux que cette affaire pourrait concerner.

 

Le détective reçoit alors la visite de Lady Hilda Trelawney Hope qui insiste pour savoir quel papier a disparu. Holmes intrigué, pense qu'elle cache quelque chose. Mais il préfère s'intéresser, avec l'inspecteur Lestrade, au meurtre de l'un des espions Eduardo Lucas, vite attribué à la femme qu'il avait à Paris où il vivait aussi sous un autre nom.

Sur les lieux du crime, sous la tache de sang qui a imbibé le tapis, le plancher est intact. Une seconde tache existe ailleurs. Holmes en déduit que le tapis a été tourné et découvre une cachette secrète dans le plancher.

 

Le policier de faction avoue s'être laissé circonvenir la veille par une femme qu'il a laissée entrer et Holmes, ayant entendu sa description, a résolu le problème.

 

Le détective vient réclamer le papier à Lady Hilda, car c'est elle qui l'a donné à Lucas, soumise à un chantage à cause d'une ancienne lettre compromettante.

 

Holmes peut alors faire découvrir aux deux hommes d'État que le document se trouve toujours dans le coffret et garder le secret sur la façon dont il a procédé...

 

 

Ce qu'il faut savoir :

 

Holmes est un asocial et un anticonformiste qui s’intéresse assez peu à la toute-puissante Grande-Bretagne. Seul l'intérêt de l'affaire le motive. Il a acquis une réputation et une quasi fonction dans la société, qui lui permet non seulement de voir le premier ministre recourir à ses services en se déplaçant en personne chez lui, mais aussi de lui imposer ses volontés (son refus catégorique au début) et de refuser de lui indiquer la façon dont il a procédé.

 

L'originalité de l'intrigue tient surtout à son traitement. Le déroulement de l'histoire est marqué par une succession d'abord logique entre le problème politique et la solution cherchée du côté de l'espionnage, puis la survenance de surprises, celle, un peu trop opportune de la nouvelle du crime dans Westminster et celle tout à fait étonnante de l'entrée de lady Trelawney qui apparaît sans rapport avec l'histoire.

 

Puis l'intrigue retombe à zéro et tout semble bloqué quand un nouvel élan est donné par la révélation de la deuxième tache dans une scène très efficace.

 

Finalement la clé de l'énigme est moins étonnante que dans d'autres des aventures, puisque à partir d'une affaire politique de portée mondiale, on découvre une simple affaire privée de lettre volée, à priori assez banale.

 

Cet épisode assez calme dont la seule scène d'action véritable est le meurtre d'Eduardo Lucas, est dynamisé par la vivacité d'un scénario bien construit et de personnages toujours justes.

 

Sa réussite s'obtient par des situations drôles, des dialogues relevés d'humour, une série de chassés croisés générant animation et suspens. Le dénouement est aussi amusant qu'osé, car Holmes va jusqu'à faire croire qu'il n'y a pas eu de vol.

 

Dans cette histoire, la réalité n'est pas du tout ce que l'on croit. Et bien sûr, on assiste à la capacité de déduction d'un esprit sagace, qui observe avec minutie et à la vivacité d'un détective toujours aussi vif et ardent.

 

On assiste dans cet épisode à quelques séquences pleines d'humour très réussies. En particulier, la scène d'anthologie, où Holmes, après avoir vu la deuxième tache, fait sortir Lestrade par ruse pour pouvoir fouiller seul, le lieu du crime.

 

En un éclair, il se précipite par terre et gratte frénétiquement le parquet. Il trouve ce qu'il cherchait juste à temps, pour que Lestrade le retrouve imperturbable dans la même position, comme si rien ne c'était passé.

 

L'inspecteur est bien loin d'imaginer l'agitation qui a régné dans la pièce en son absence et que l'énigme a été résolue.

 

Comme à son habitude, Holmes tient Lestrade à l'écart. Il se moque de la police (ridiculisée chez Doyle) et à son incapacité à juguler la criminalité.

 

A cette époque, Jeremy explorait plus profondémet le caractère holmésien et voulait faire ressortir ses facettes émotionnelles insoupçonnées. On voit un Holmes plus expressif, plus enclin à montrer ses réactions.

 

L'acteur eu l'idée des séquences où Holmes manifeste ses sensations positives, avec le "Wha-hey !" typiquement brettien en sortant de chez Lucas et la scène finale où Holmes bondit de joie. L'idée du journal qui s’enflamme est du réalisateur John Bruce.

 

 

 

Mon avis :

 

 

 


 

 

(2-5) L'homme à la lèvre tordue : The Man with the Twisted Lip

 

L'histoire :

 

A intervalles réguliers, Holmes disparaît sans prévenir. Cette fois, Watson n'apprécie pas car il l'attend vainement. Il accepte alors d’aider son amie Kate, en allant chercher son mari, fumeur d’opium invétéré, au Bar de l’Or, Upper Swandam Lane.

 

Sur place, il est aggrippé par un vieillard repoussant qui s'avère être… Holmes méconnaissable. Le détective enquête incognito sur la mystérieuse disparition de Neville Saint Clair, un journaliste qui travaille dans la City et dont seuls les vêtements ont été retrouvés dans la Tamise.

 

Or sa femme l’avait entrevu à la fenêtre d'une taverne d’un quartier populaire, victime apparemment d'une agression.

 

Mme Saint Clair revient sur les lieux, escortée par la police qui arrête un mendiant à la lèvre tordue, du nom de Boone, si répugnant mais si habile à la répartie qu'il gagne beaucoup d'argent. Holmes reste très pessimiste sur le sort de Neville, mais sa femme est persuadée qu’il n’est pas mort, car elle vient de recevoir un mot écrit de sa main.

 

Au matin d’une nuit de réflexion, Holmes a la révélation de l'énigme.

 

 

Petites anecdotes de l'épisode :

 

Dans cet épisode, Watson semble être porté par les évènements, sans réagir, et par Holmes, dont il subit le comportement en rechignant. Il faut convenir que ce génie n'est pas toujours facile à vivre.

 

Dès le début, il impose ses absences imprévisibles. Holmes fait preuve d'un certain égoïsme et quand il mène une enquête ne s'interesse à rien d'autre. Il semble totalement insensible aux besoins les plus élémentaires du pauvre Watson, celui de dormir par exemple.

 

Holmes lui impose des nuits de veille, pleines de réflexions et de volutes de fumée, le réveille aux aurores... Cette dernière scène est pleine d'humour. Holmes observe son ami enfin endormi, d'un air narquois et compatissant, puis le réveille en lui chatouillant le pied. Il lui annonce « Je vous ai réveillé pour vous demander si vous pourriez envisager la possibilité de vous lever ».

 

Ce qu'il faut savoir :

 

Pour la première fois, la série évoque l'envers du décor du Londres victorien. Loin du faste des manoirs de la vieille aristocratie britannique et des luxueux salons, nous pénètrons dans les bas fonds londoniens, les quartiers miséreux et mal famés de l'East End.

 

A l'entrée de la fumerie d'opium, nous basculons dans un monde à part, un univers glauque et sordide, voué à la dépravation, sorte d'antre de l'enfer avec ses créatures dantesques gisantes et gémissantes.

 

L'épisode montre le dualisme de la société victorienne. Face à la classe moyenne de St Clair, se trouve la nébuleuse classe laborieuse de Boone, vivant dans l’insécurité quotidienne et la misère des bas-fonds urbains. Dans ces ghettos où s'entassent hommes, femmes et enfants, il est dangereux de s'aventurer pour qui est étranger. Mme St Clair en fait l'expérience.

 

Jeremy apprécia particulièrement de jouer Holmes en pleine méditation la nuit, yeux clos, assis en position du lotus sur une pile de coussins.

 

Cette scène inspirée directement du dessin de Sidney Paget est magnifiquement filmée dans un halo de lumière quasi mystique.

 

C'était une facette du personnage que Jeremy n'avait pas encore explorée et qui, pour une fois, était proche de lui et de son caractère. Jeremy a été un adepte de la méditation toute sa vie.

 

 

 

 

 

 

Mon avis :

 

 


 

(2-6) L'école du prieuré : The Priory School

 

L'histoire :

 

Docteur en philosophie et directeur de la prestigieuse école du Prieuré, à Mackleton dans le Nord de l'Angleterre, le Dr Huxtable s'évanouit en pénétrant dans le salon de Sherlock Holmes.

 

Dans tous ses états, il explique ensuite que le jeune Arthur Saltire, fils unique du duc de Holdernesse, grand et éminent aristocrate, qui était confié à sa garde, a disparu en même temps que son professeur d’allemand.

 

L’intervention du détective est inévitable devant la complexité et la gravité de l’affaire.

 

Sur place, Holmes, accompagné de Watson, commence ses investigations au Prieuré, puis parcourt la lande désolée qui s'étend derrière l'école jusqu'à Holdernesse Hall.

 

Des pistes les conduisent au cadavre du malheureux professeur.

 

Dans une auberge avoisinante, le comportement des tenanciers éveille les soupçons du détective. Le couple semble craindre ou cacher quelque chose.

 

 

Ce qu'il faut savoir :

 

Cet épisode est l'un des plus sombres et aussi des plus réussis de la série. La thématique est grave puisqu'il s'agit de l'enlèvement d'un enfant dont la vie est en jeu. Le scénario a fait l'objet de modifications assez nombreuses par rapport à l'œuvre originale de Conan Doyle. En particulier le dénouement spectaculaire et la tension dramatique qui atteint son paroxisme dans les ténèbres oppressantes des grottes de la « Cathédrale » et la mort de Wilder (renvoyé dans la nouvelle).

 

Autre modification avec le personnage du duc de Holdernesse dont le portrait a été modifié avec raison. Il apparait comme un homme intelligent et sensible et non pas, comme Conan Doyle le décrit, un vieil homme à l'esprit étroit et au physique ridicule avec sa barbe rousse descendant jusqu'à la poitrine et son immense nez.

 

Cela permet d'enrichir la relation entre Holmes et l'aristocrate et d'ajouter de nombreux dialogues, notamment lors de leur première rencontre. Leurs rapports sont finement observés. L'attitude de Holmes que les puissants n'intimident pas et qui fait fi du rang social de ses clients, froisse l’orgueilleux seigneur de Holdernesse qui n’a pas l’habitude d’être ainsi tancé.

 

Réticent à la présence du détective, le duc se montre rigide et peu coopératif. Il ne s'adresse pas à lui directement mais par l'intermédiaire de son secrétaire. Le duc apprécie la discrétion et le sentiment élevé de ses devoirs professionnels qui animent Holmes.

 

Et à la fin, il finit par lui témoigner toute sa confiance en révélant son terrible secret de famille et avouant sa conscience coupable. La récompense de £12.000 qu'il lui offre, est aussi un témoignage de sa reconnaissance et non la simple rétribution de ses services. Leurs regards se croisent alors d'un air complice et cordial.

 

 

 

 

Mon avis :

 

 


 

(2-7) Les six Napoléons : The Six Napoleons

 

L'histoire :

 

Alors qu’il semble être simplement venu déguster un whisky soda et fumer un cigare au 221b, l’inspecteur Lestrade, confortablement installé dans un bon fauteuil, se décide à confier l'affaire qui le préoccupe.

 

 

Un individu vole puis fracasse des bustes de plâtre à l’effigie de Napoléon aux quatre coins de Londres, sans rien dérober d’autre.

 

Holmes sourit à la théorie de Lestrade qui s’engage évidemment sur de fausses pistes, et aux explications médicales de Watson sur la monomanie.

 

Cette affaire loufoque prend alors un tour tragique. Chez le journaliste Horace Harker, où un troisième buste a été détruit sous un lampadaire, un meurtre a été commis. La victime est un italien de la famille Venucci.

 

Ce qu'il faut savoir :

 

Le sénario nous offre un florilège de moments fameux du début à la fin. Le sujet de l'enquête se révèle après une scène muette où la caméra tourne dans la pièce, passant d'un protagoniste à un autre, captant les regards et les non-dits, en attisant notre curiosité.

 

 

On retrouve l’habituelle moquerie à l’égard de la police. Mais également la complicité entre Lestrade et Watson expliquant ce qu'est la monomanie, tous deux formant une coalition taquine contre Holmes.

 

Le détective et son compère s'amusent aussi aux dépens de Lestrade jetant subrepticement un œil sur les dossiers de Holmes croyant être seul…

 

Il y a un brin de malice souriante dans la scène où Holmes, Watson et Lestrade attendent dans le noir que le criminel arrive sur les lieux. Le policier et le docteur s'ennuient. Watson extrait un sac de bonbons de sa poche et l'offre à l'alentour. Holmes, le visage tendu et contrarié, déclare d'un ton brusque : « Ce n'est pas le moment pour des berlingots ! ». Watson les remet à leur place la mine déconfite.

 

Une autre scène d'anthologie est la splendide performance de Jeremy dans la révélation finale. Holmes escamote promptement la nappe de la table, laissant vaisselle et couverts en place. La dextérité et l'adresse sont des traits typiques du détective. Mais les traduire dans la réalité avec cette totale maestria est le fait de Jeremy.

 

 

 

 

Mon avis :

 

 

SERIE 2 - 1988

(2-8) Le pied du diable : The Devil's foot

 

L'histoire :

 

En mauvais état physique et mental, Sherlock Holmes doit passer quelques semaines de repos en Cornouailles sur ordre de son médecin, pour éviter de tomber gravement malade. Mais à peine installés au cottage, Watson trouve son ami encore une fois sous l’emprise de la cocaïne.

 

Néanmoins les circonstances d'un drame particulièrement étrange vont inciter le détective à se libérer de son addiction et à faire preuve de toute l'intégrité de ses facultés.

 

Ayant quitté la veille au soir, sa soeur Brenda et ses deux frères George et Owen, après une partie de cartes, Mortimer Tregennis les retrouve le lendemain à la même place autour de la table, sa soeur morte et ses frères  devenus fous.

 

Contre l'avis de Watson, Holmes commence ses investigations, inspecte les lieux du drame et s'interesse au docteur Léon Sterndale, chasseur et explorateur.

 

A son tour, Mortimer succombe dans des circonstances mystérieuses. Au péril de sa propre vie et de sa raison, Holmes tente une expérience de combustion avec les cendres floconneuses prélevées dans une lampe à pétrole près du mort et résout l'énigme !

 

Le détective obtient les aveux du Dr Sterndale qui a tué Mortimer Tregennis pour venger la mort de Brenda qu'il aimait. Avec mansuétude, Holmes le laisse libre de retourner définitivement en Afrique. N’aurait-il pas agi de même par amour et après tout n’est-il pas en vacances ?

 

Ce qu'il faut savoir :

 

Dans cet épisode, le détective est mal en point. Mais sa douleur psychologique paraît plus profonde et son mal être plus grave que dans « Le Rituel des Musgrave ».

 

Conan Doyle a décrit son héros avec une part d'ombre. La santé de Sherlock Holmes se trouve ébranlée par un surmenage excessif et en 1897, sa constitution de fer révéle des symptômes de lassitude.

 

Dans « l'Aventure du pied du Diable », il doit prendre du repos pour s'épargner une grave dépression nerveuse.

 

L'écrivain connut lui même une dépression. Après la mort de sa femme, il plongea dans un état de prostration qui allait le conduire à une véritable fascination pour le monde occulte.

 

Tous ces éléments apparaissent dans l'épisode. Holmes est en pleine phase d'anéantissement et d'ennui. Alliage paradoxal d'infaillibilité et d'angoisse, c'est un personnage profondément asthénique, en proie « à la plus noire des dépressions » qui révèle impitoyablement ses doutes et ses imperfections.

 

Pendant ses vacances forcées, Holmes erre sur la lande, fasciné par les mégalithes, médite en solitaire, replié sur lui-même, face aux côtes déchiquetées des Cornouailles.

 

Son obsession de la mort est manifeste dans ce mélange d’accablement et de pessimisme qui le caractérise à ces moments là. Il est toujours hanté par la mort.

 

Jeremy s'est beaucoup impliqué dans cet épisode. Un grand changement est apporté par rapport à l'oeuvre originale, puisqu'on voit Holmes s'affranchit définitivement de la cocaïne. Jeremy, ayant appris que beaucoup d'enfants regardaient la série et tenaient Sherlock Holmes en héros, voulait faire passer un message fort : montrer à la jeune génération qu'Holmes n'avait pas besoin de drogue pour être un bon détective.

 

Mon avis : alors que j'aime l'hisoire dans le Canon, ici, elle me plaît moins. Holmes qui entoure son chapeau d'une écharpe, se déguisant en théière (comme le dirent les tabloïds) et empilant un tas de plaids et de châles, bof. Pourtant, l'hisoire à du bon, montrant le masochisme de Holmes qui n'hésite pas à pratiquer l'expérience sur lui (dans le feuilleton, il expérimente seul, dans le Canon, Watson participe, ce qui lui fait prendre des risques inconsidérés).

 

 

(2-9) Flamme d'argent : Silver Blaze

L'histoire :

 

« Décidément il va falloir aller à King’s Pyland ! » annonce Sherlock Holmes à Watson, un journal à la main. Le cheval, Flamme-d'argent, le grand favori de la Coupe du Wessex, a mystérieusement disparu et son entraîneur, John Straker a été retrouvé mort dans la lande de Dartmoor. Un concurrent, Fitzroy Simpson, surpris à rôder autour des écuries, a été arrêté pour meurtre, mais le pur-sang reste introuvable et l’inspecteur Gregory presse le détective d’intervenir.

 

Holmes est invité par le propriétaire du cheval, le colonel Ross, qui doute de ses capacités pour élucider cette affaire à temps.

 

Sillonnant la lande, Holmes trouve la piste du cheval et des indices qui le conduisent à la solution. Une bougie et une allumette brûlée enfouies dans la boue, des moutons, expliqueront comment John Straker fut victime de sa malhonnêteté. L'entraîneur, en voulant opérer Flamme-d'argent à la jambe pour l'empêcher de gagner, fut tué net par une ruade, tandis que le cheval s'enfuyait dans l'écurie de Clapeton voisine.

 

            Holmes joue un petit tour au colonel Ross, qui ne découvre son cheval dans le paddock qu'à l'ultime moment et qui est victorieux de la course. Se confondant en excuses, le colonel dut bien reconnaître l'exceptionnel talent du grand détective...

 

 

Ce qu'il faut savoir :

 

L'intrigue bien menée montre un Holmes au mieux de sa forme, brillant et sûr de lui. Utilisant minutieusement l’observation attentive et la déduction, il mène son enquête par la seule force de son intelligence.

 

Comme d'habitude, Holmes est parcimonieux dans ses explications. Il aime donner des indices tout en négligeant d'expliquer leur signification. Toujours à l'écart de la police officielle, il cache à l'inspecteur Gregory et à son client forcé, l'avancement de ses recherches.

 

Avec une économie de moyen qui souligne son habileté, Holmes résout cette affaire et met en lumière une réalité plutôt simple, loin des suppositions de la police.

 

Ce retournement de situation, cher à Conan Doyle, est bien mis en valeur par un scénario qui maintient le suspense jusqu'au rebondissement final. L'identification du "meurtrier" de Straker auquel personne ne s'attendait.

 

 

Mon avis : un bon épisode, déjà excellent dans le Canon avec ce dialogue jubillatoire au sujet du chien qui n'avait pas aboyé.

 

 

(2-10) L'aventure de Wisteria Lodge : Wisteria Lodge

 

L'histoire :

 

Sherlock Holmes reçoit un télégramme d'un certain Scott Eccles qui lui demande son aide pour faire la lumière sur la plus incroyable et grotesque des expériences qu'il ait vécu.

 

Invité à dîner à Wisteria Lodge chez Aloysius Garcia, Scott Eccles croit avoir trouvé dans cette nouvelle connaissance, un passionné de cartographie comme lui.

 

Mais l’ambiance se détériore rapidement. Le repas est bâclé, son hôte échange de mystérieuses messes basses en espagnol avec le cuisinier et la lecture d’une lettre le plonge dans un mutisme nerveux.

 

Scott Eccles courroucé, préfère se retirer dans sa chambre. A son réveil, il s’aperçoit qu'il est seul dans la maison laissée en désordre.

 

Intrigué, Holmes décide de se rendre à Wisteria Lodge, où l'affaire se complique, car l’inspecteur Baynes apprend à Scott Eccles qu'il est soupçonné du meurtre de Garcia, retrouvé la tête fracassée à quelques mètres de chez lui.

 

            Effondré, le pauvre homme est vite disculpé car Baynes arrête le cuisinier mulâtre. Holmes est convaincu qu’il commet une erreur. Ses propres investigations le conduisent au manoir de Mr. Henderson, lieu d’étranges manifestations, où la gouvernante semble en danger. Qui était cet homme jadis ? Quels crimes a-t-il commis dans son pays d'origine ?

 

 

Ce qu'il faut savoir :

 

Pour une fois, Holmes n'est pas le seul à avoir des idées perspicaces et un raisonnement juste. Le personnage de Baynes produit aussi l'effet comique et buslesque. Baynes pouffe et ricane, ses petits yeux pleins de malice papillotèrent de plaisir. Il en est parfois un peu irritant...

 

Sous son air placide et mielleux, le détective local cache son habileté et son intelligence. Ses déductions pourraient être celles de Holmes, et cela intrigue visiblement notre détective.

S'ensuit une compétition amicale entre les deux hommes. C’est au premier des deux qui obtient le témoin. Ils se prêtent au jeu, chacun menant l'enquête de son côté.

 

A plusieurs reprises, Holmes complimente Baynes et lui reconnait des qualités supérieures aux occasions qui lui permettraient de les exploiter. Baynes, inspecteur de police du Surrey, et non pas de Scotland Yard, a d'ailleurs des ambitions. Il ne veut pas s’encroûter en province et espère que cette affaire aussi particulière, lui donnera une chance.

 

Holmes est étonné de la manière détournée et astucieuse dont il s'y prend, pour arrêter Henderson, en faisant croire à l'arrestation du mulâtre. Le détective est dévancé sur son propre terrain.

 

Perspicace, Baynes vole un peu la vedette à Holmes, en réussissant à démasquer le Tigre de San Pedro et en étant déjà au fait de toute l'histoire.

 

 

Mon avis : histoire poussive, toutes les références à la magie noire ayant été enlevé du récit d'origine. Les scènes de poursuites ne sont pas crédibles et miss Brunet échappe trop facilement à ses ravisseurs pour tomber dans les bras de Watson.

La toute dernière scène est un peu relevée par le coup de canne que Holmes donne dans la vitre du train. Lui, qui ne se complait que dans l'atmosphère londonienne, semble mal à son aise dans cette province. Ses investigations sont limitées, l'intrigue et de mystère font défaut.Un épisode à oublier...

 

 

(2-11) Les plans du Bruce-Partington : The Bruce-Partington Plans

 

L'histoire :

 

La visite de Mycroft Holmes tombe à pic pour extirper son frère Sherlock de l'ennui. Et l’affaire est d’intérêt national ! Arthur Cadogan West, un jeune secrétaire à l'arsenal de Woolwich, a été retrouvé mort, près d'une rame de métro, après avoir volé les plans secrets d'un nouveau type de sous-marin de combat, le Bruce Partington.

 

Mais sept de ces plans ont été retrouvés sur lui.

 

Accompagné de l’inspecteur Bradstreet, le détective examine les lieux du crime. Aucune trace de sang et pas de ticket.

 

Holmes est alors persuadé que West a été tué ailleurs, puis que son corps a été jeté sur le toit du wagon. Seules deux personnes étaient susceptibles d'accéder aux plans. Le détective apprend le décès de la première Sir James Walter par son frère peu loquace, Sir Valentine, et Sydney Johnson du Royal Naval Office, qui lui fournit de précieux renseignements.

 

De son côté, Mycroft se charge de fournir la liste complète des espions et agents secrets que le Bruce Partington pourrait intéresser. Parmi eux Hugo Oberstein habite justement une maison au dessus de la voie ferrée. Les talents de cambrioleur de Holmes, la lecture des petites annonces et un rendez-vous à l’hôtel Charring Cross, permettront d'arrêter les coupables…

 

 

 

Ce qu'il faut savoir :

 

Nous retrouvons Mycroft Holmes, joué par Charles Gray, qui n'apparaît que deux fois dans le Canon (L'Interprète grec et Les Plans du Bruce-Partington).

 

Le scénario nous permet de pénétrer dans la vie quotidienne de nos héros. Dès la première scène cocasse et bien observée d'un point de vue psychologique, on voit Holmes se rongeant les ongles d'ennui et tournant en rond dans l’exigu salon de Baker Street, tandis que Watson lit tranquilement son journal sans faire attention à lui.

 

Ici encore, Holmes n'hésite pas à utiliser des méthodes illégales, car il aime imaginer qu'il pourrait être un criminel très efficace et profite de chaque opportunité !

 

En cambriolant chez Oberstein, il confirme son statut marginal et asocial, et se place en face de l'inspecteur Bradstreet, carrément hors la loi. Cela semble beaucoup amuser son frère qui le complimente sur ses prouesses !

 

Holmes s'amuse à taquiner les détectives officiels en leur donnant des indices tout en négligeant d'expliquer leur signification. Ses yeux étincellent de malice quand il fait miroiter son raisonnement dans le métro.

 

Si le détective se garde toujours la possibilité d'agir seul, il a toujours besoin de Watson qu'il parvient encore une fois à convaincre de le suivre dans son périple.

 

Dans la scène du restaurant, il laisse exploser sa joie – ce qui est assez inhabituel pour le détective – devant l'approbation de son ami et l'éclatant sourire de Jeremy apparait sous le masque du détective.

 

Holmes semble d'ailleurs plutôt enjoué dans cet épisode. Le petit déjeuner après le cambriolage, montre nos héros détendus et un détective tout sourire jusqu'à la dernière scène.

 

 

Petits plus :

 

Pour cet épisode, l'inspecteur Lestrade, présent dans la nouvelle de Doyle, est remplacé par l'inspecteur Bradstreet, interprété par Denis Lill. Celui-ci avait joué le rôle de Watson dans la pièce" The Crucifer Of Blood" au Haymarcket Theatre en 1979.

 

En Septembre 1987, avant le tournage de cet épisode, Jeremy Brett et Jeremy Paul présentèrent au Mayfair Hotel, une première version de leur pièce "The Secret of Sherlock Holmes" qui allait devenir un grand succès et faire le tour du pays.

 

Edward Hardwicke n'étant pas disponible, le rôle de Watson était tenu par Sebastian Stride qui joue Cadogan West dans cet épisode.

 

 

Mon avis : un bon épisode, les atmosphères de Londres, que sont le fog et le brouillard sont là. Mycroft aussi. Une histoire d'espionnage, un des thèmes chers à Conan Doyle, que l'on retrouve également dans « Le Traité Naval » et « La Seconde Tache ».